Jetés par le hasard au coeur d'un même drame, deux inconnus, deux étrangers se sont rencontrés, trouvés, aimés : Yann, le petit orphelin sans défense, et Jean-Louis Lerouville, le grand industriel qu'un accident cardiaque contraint soudain à la retraite... Alors Lerouville adopte Yann et la tendresse jaillit dans sa vie de loup solitaire car l'enfant déborde de confiance, d'amour. Ce père ne vit plus que pour son fils, d'autant plus attentif à l'aider, à le protéger que Yann n'est pas tout à fait "comme les autres".
Des hommes et des femmes se penchent, par vocation, sur les pauvres gosses dont la famille est indigne et sur ceux qui n'ont pas de famille du tout. Le "Juge d'enfants" vit et agit. Son problème est celui de chaque père envers ses enfants, celui de chaque homme face à cet univers fermé et lucide du monde des gosses.
Dans ce recueil, l'auteur a réuni des textes très différents de ton et d'inspiration mais qui, tous, veulent cerner les problèmes et les drames de ce temps. L'indignation, la compassion et l'humour s'y marient sous le signe de l'humain, c'est-à-dire de l'Amour.
Quoi qu'en disent les horloges, le temps ne s'écoule pas de la même façon pour tout le monde et certains d'entre nous se retrouvent des enfants aux cheveux gris parce qu'ils ont gardé la fraîcheur d'âme dont on attribue l'exclusivité à l'enfance. L'auteur excelle à tracer le portrait de ces êtres désarmés mais irréductibles qui portent en eux une volonté, une ingénuité ou une somme d'espérance plus fortes que la malice du sort ou du monde.
En quittant Lourdes où il est allé sans savoir très bien pourquoi et où il a compris que la Foi transfigure toutes les douleurs et toutes les tristesses, Michel Legrand, militant chrétien, ouvre un journal et y lit une offre d'embauche. Dans la montagne, on construit un barrage, la vie est dure, tragique, meurtrière, mais la paie est bonne. Dans le village qui doit être submergé, on boit, on dépense son "fric", et pourtant il y a des misères, des injustices.